Le surpoids, une conséquence du cancer pendant l’enfance ?
En coopération avec des chercheurs nord-américains, le groupe de recherche sur le cancer de l’enfant de l’Université de Berne (ISPM) a étudié la probabilité des adultes qui ont souffert d’une leucémie aigüe lymphoblastique (LAL) dans leur enfance d’être atteints de surpoids ou d’obésité (surpoids important).
Tous les enfants atteints d’une LAL sont traités avec de fortes doses de stéroïdes, appelées également cortisone, sur une longue période. En outre, on traitait autrefois beaucoup plus d’enfants atteints de LAL par radiothérapie au niveau de la tête. Ces deux types de traitement peuvent entraîner une prise de poids. Le surpoids peut quant à lui favoriser l’apparition d’autres problèmes de santé, tels que les maladies cardiaques et le diabète. Il est important de comprendre combien de patients atteints d’un cancer pendant l’enfance sont concernés par des problèmes de poids et de les identifier afin de développer des mesures de prévention.
Les chercheurs de l’étude ont interrogé des personnes atteintes d’un cancer pendant l’enfance en Suisse et en Amérique du Nord, ainsi que leurs frères et sœurs, sur leur taille et leur poids. Cette étude s’est déroulée dans le cadre des deux questionnaires « Swiss Childhood Cancer Survivor Study » (SCCSS) et « Childhood Cancer Survivor Study » (CCSS). Les chercheurs ont évalué les données de près de 2000 adultes ayant souffert de LAL et plus de 2500 frères et sœurs.
Ils ont découvert qu’en Amérique du Nord, deux tiers des personnes touchées par la LAL sont en surpoids alors qu’ils ne sont « qu’un tiers » en Suisse. Des problèmes de poids ont été signalés avec une fréquence similaire chez les frères et sœurs. Ces résultats révèlent que le mode de vie et l’environnement social ont une influence bien plus marquée sur le surpoids que le traitement anticancéreux. L’obésité était particulièrement répandue chez les participants plus âgés (plus de 45 ans) et chez ceux ayant de faibles revenus. Des mesures préventives concernant les problèmes de poids lors des soins de suivi peuvent donc être similaires aux recommandations faites à l’ensemble de la population.
Plus d’informations sur l’étude ici. Vous trouverez d’autres résultats intéressants du groupe de recherche sur https://www.swiss-ccss.ch/fr/sccss-2/